DRAKE pète un câble
Mon récepteur ondes courtes rend l'âme dans un râle affreux, avec effets pyrotechnique et forte odeur de crâmé. Je crains le pire. Seul Monsieur Drake, dans l'Ohio, sait réparer cette merveille à $25 le quart d'heure (plus port).
On arrête de geindre et on se retrousse les manches. C'est une construction superbe que révèle le démontage.
La première platine, dégagée, en fait apparaître une seconde encore plus impressionnante.
Après de longue minutes sous la scialytique, impossible de localiser le site de la panne. L'odeur de crâmé s'est dissipée et mon nez, pourtant gros, ne capte rien. Je dois me résoudre à remettre sous tension, au risque d'aggraver la panne. N'oublions pas que le seul dépanneur officiel habite dans l'Ohio.
Le haut-parleur hurle à la mort. Le relais secteur bascule comme un fou: sous tension, hors tension, sous-tension... C'est insupportable, je manque défaillir. Au bout de quelques secondes, une légère fumée s'échappe et l'odeur âcre réapparaît, confondant le coupable sans contestation possible de sa part. Un électrolytique a fait sous lui, répandant une ignoble bave sur la platine. Son capot est bombé, témoignage de la surpression interne.
J'ai des vieux électrolytiques en stock, mais ceux-ci ont tendance à se périmer. Monter un condensateur défraîchi sur une telle beauté serait un crime, ne pensez-vous pas? Qu'à cela ne tienne, le Mirage des Ondes (sic), mon épicerie pour l'électronique, n'est qu'à un quart d'heure de moto. Je découvre au passage des soudures salopées, qui ne peuvent en aucun cas être l'oeuvre de Drake. Le précédent propriétaire, ou bien un réparateur qui aurait mieux fait de se cantonner aux machines à laver, est passé par là.
Bien entendu, je rechauffe tout ça proprement avec de la vraie soudure.
Facture: 0.25 euros pour les pièces. Comme je suis dans un bon jour, je ne me facture pas la main d'oeuvre.