Revue de l'enregisteur Marantz PMD670
Avec son budget de 1000€, le PMD670 est un luxe. Disons tout de suite que, pour constituer une chaîne audio homogène, il vous entraînera dans l'achat de micros électrostatiques, exigera une écoute Hi-Fi sans compromis, voire même studio, dont vous aurez du mal à retrouver les subtilités dans la salle des fêtes ou la MJC ou vous diffuserez.
Il s'adresse plus aux passionnés de son, catégorie "diaporamiste audiophile" ou preneur de son exigeant. Ce n'est pas l'appareil pour débuter, mais si vous butez sur les limites de votre MiniDisc?, alors c'est l'étape suivante. Il ne s'agit pas pour autant de haut de gamme, celui-ci étant détenu par les enregistreurs synchronisables type Fostex FR2.
La première chose qui frappe est sa ressemblance avec le DAT Tascam DAP-1:
Cette ressemblance poussée n'est pas un hasard. Avec le PMD670, nous sommes dans le domaine d'application du DAT, où le DAP-1 est une référence. En place de la cassette DAT, le PMD670 utlise au choix des cartes Flash ou un MicroDrive?, pour une durée d'enregistrement allant jusqu'à 48' (44.1 stereo) pour 512Mb, ou 1:20' pour 1Go.
C'est une machine multi-usage qui peut servir aussi bien à la prise de son qu'à l'interview, la conférence, ou la surveillance. En fonction de l'application, on choisira l'enregistrement PCM à 44.1 ou 48kHz, le MP3 de 64 à 320kbps, ou le MP2. La durée d'enregistrement varie en conséquence, jusqu'à un substantiel 70 heures pour du MP3 mono en 32kbps. Bien entendu, la bande passante varie en sens inverse.
L'aspect multi-usage est complété par trois fonctions: VOX, qui démarre l'enregistrement quand on commence à parler; ALC, Automatic Level Control; REMOTE, switch extérieur ou pédale à action programmable. Sagement, l'accès à ces fonctions que certains rangeront au rayon gadgets, est caché par un volet vissé. Ainsi, le PMD670 présente comme un enregistreur sans prise de tête, qu'il est toujours possible de configurer pour une utilisation spéciale, à condition de ne pas avoir oubié le tournevis.
Deux fonctions intéresseront plus particulièrement le preneur de son: le pre-roll à l'enregistrement, et le "rec undo". Le pre-roll consiste à faire partir une machine de studio en lecture quelques instants avant le début pour que les musiciens prennent la mesure. En enregistrement, on commence donc à enregistrer AVANT d'avoir appuyé sur "record", ce qui était impossible aux machines analogiques, mais élémentaire pour une machine numérique, grâce à sa mémoire. Le délai est de 2 secondes, ce qui élimine faux-départs, débuts de phrases tronqués, ratage d'un évènement soudain. Le "rec undo" est l'annulation de la dernière prise par une simple touche (quand une mobylette est passé au mauvais moment) ce qui conserve la mémoire et simplifie le dépouillement.
C'est à la qualité des préamplis micro que se juge ce genre de machine. Ceux du PMD670 sont très bons, comparables à ceux d'une bonne console de studio. Le bruit est faible. Les entrés sont évidemment XLR et une alimentation 48V est présente pour les microphones électrostatiques.
Le PMD670 est alimenté par 8 piles ou accus type AA. Oubliez définitivement les piles, et mêmes les accus Varta 600mAh. Optez pour du NiMh? 2100mAh. C'est un gourmand.
Le transfert des enregistrements est d'une simplicité absolue. Le PMD670 se comporte comme un disque USB partitionné FAT32. Il est montable "à chaud" sur tout ordinateur muni d'un driver générique. Marantz ne fournit pas de logiciel, c'est une garantie de compatibilité. On branche, le disque monte sur le bureau, on transfère les fichier par glisser-déposer.
Le transfert n'est pas rapide, mais suffisamment pour permettre l'écoute directement depuis la mémoire du magnétophone. On regrette l'absence d'un interface FireWire?. Non seulement celui-ci permettrait des transferts plus rapides, mais il donnerait au PMD670 deux chances de survivre à l'évolution de l'informatique. Quand USB aura disparu, votre PMD670 sera périmé. Pensez-y.
Du point de vue opératoire, cet enregistreur se situe entre l'encombrant Nagra et le discret MiniDisc?. Vous l'associerez certainement à des micros statiques enfermés en bonnette anti-vent. Vous aurez aussi un jeu de 8 accus d'avance. L'ensemble représente un poids et un encombrement notables. En voyage, et vu le prix des cartes Flash, pas question de partir avec une boîte de 10, comme vous le feriez avec un MiniDisc?. Comme le reflex numérique, le magnéto numérique est dépendant de l'ordinateur. Un MicroDrive? peut représenter une alternative, ou encore de futures cartes Flash haute densité économiques (8Go: 12 heures de son en 44.1 stereo). L'absence de mécanique vous permet de lui mener la vie dure. Il ne craint pas chocs et cahos. Hélas, il est livré sans housse.
http://www.d-mpro.com/users/folder.asp?FolderID=1582&Tab=Data+Sheet